mercredi 25 janvier 2012

Une journée de 22 heures

En ce mardi 24 janvier, nous avions l’occasion de tester une journée complète en bus. Depuis Ushuaïa direction El Calafate.
Sur le papier quelques 600km mais ici, il ne faut pas compter en distance mais en heure…
Réveil à 4h15 du matin, mini petit dej, brossage de dents et hop direction la gare routière pour le bus de 5h. Il fait déjà presque jour mais le premier but est de se rendormir.
Première chose à préciser sur les bus argentins, la clim est omniprésente ; il a beau faire 10-15 degrés dehors comme ce matin, ce n’est pas le chauffage qui est allumé mais bien la clim ! Déjà, ça commence mal malgré notre polaire.
Au début, le bus roule plutôt bien et quand nos yeux sont ouverts on apprécie des paysages superbes entre lacs et montagnes au soleil levant.
A 8h première pause au poste frontière chilien. Il nous faudra en effet traverser une partie de la Patagonie chilienne pour se retrouver de nouveau en Argentine. Bilan de ce premier arrêt : une heure d’attente pour on ne sait trop quoi. Toujours est-il que le chauffeur du bus revient avec nos passeports et un tampon prouvant notre sortie du territoire argentin.
Nous reprenons la route mais pour quelques km seulement car on nous demande alors de sortir du bus. Chacun prend son petit sac à dos plus le gros qui se trouve en soute. Une petite demi-heure d’attente pour le passage aux rayons x. On était encore du côté argentin.
Arrivés au Chili 15 minutes plus tard, nous descendons cette fois mais avec que notre petit sac à dos. Pas de vérification du gros sac, étonnement parmi les passagers…
Tout ça prend un temps fou, par exemple rien que pour nous rendre à chacun nos passeports le conducteur du bus n’est pas du tout organisé. J’avais bien une petite idée pour optimiser tout ça mais je la garderais pour moi.
Bref ca y est nous avons notre tampon Chile 24 Ene 12. Mais ce n’est pas fini, il est presque midi et il reste encore une petite centaine de km à parcourir avant le prochain point de contrôle : le bac pour traverser la baie de Posesìon.  Au début la route n’est pas goudronnée, on pense que c’est provisoire mais que nenni, 100 bornes sur des cailloux, dégageant un flot de poussière comme lors d’une étape du « Paris Dakar ». Il n’y a strictement rien aux alentours, 5 ou 6 propriétés croisées tout au plus.
Avec la fatigue, le but premier est de roupiller mais surtout d’espérer que le bus ne tombe pas en panne. Inutile d’envisager une assistance dépannage par ici…
Voici une photo qui semble illustrer pas mal ce que nous vivions : rien à l’horizon si ce n’est la route et encore la route.

Au moins le soleil commence à taper et me fait réaliser que la clim dont je parlais plus haut est fort utile ; mais bon la flemme d’effacer ma phrase.
A une moyenne de 40 km/h, mieux vaut vous dire qu’on a vu le temps passer. Mais bon ne nous plaignons pas, le paysage désertique était quand même impressionnant et avec livre et mp3 nous avions de quoi nous occuper.
Niveau organisation du passage de frontière, aucun progrès à l’horizon par contre. Car après avoir retrouvés une route goudronnée (applaudissement dans le bus comme lors d’un atterrissage d’avion) et le passage rapide de la baie, il a bien fallu attendre encore une bonne demi-heure que le douanier chilien accepte notre sortie du territoire pour que l’argentin nous accueille de nouveau. Pas de vérification des sacs cette fois ci…
Enfin, après un dernier passage à un poste frontière où il n’y a… qu’un seul douanier pour vérifier les papiers des véhicules dans les deux sens, nous voilà dans la ville réputée la plus moche d’argentine : Rio Gallegos. Jusqu’ici nous avons donc parcourus 400km en…13h. Sympa.
2h d’attente avant notre second bus pour El Calafate. Pic nic improvisée entre backpackers sur le parking de la gare routière. Chacun y va de son petit objet pour améliorer nos conditions de dégustations et alors qu’une partie surveille les sacs, nous partons à 4 acheter les provisions au supermarché…Carrefour d’à côté.
Assis autour des victuailles, français, américains, sud-africains, néo-zélandais,  canadiens,  suisses et israéliens. Moment très sympa que les argentins ne manquent sous aucun prétexte de leurs yeux grands ouverts. Echanges de bons tuyaux (apparemment le parc Torres Del Paine est rouvert à moitié, cool), d’adresses d’auberges, de nos mails respectifs et nous revoilà dans le bus.
J’ai le temps, c’est donc de là que je vous écris alors que Delphine regarde le film sur les Templiers que nous impose la compagnie de bus. A ma gauche le coucher du soleil sur les longues étendues désertiques où se baladent moutons, vaches,  lamas et autres autruches. A ma droite l’horizon avec un océan atlantique qu’on imagine à peine.
Avant d’arrivée à bon port au bout de la nuit, bilan de cette journée dans le bus : de l’attente encore et toujours mais surtout de belles rencontre et le véritable sentiment d’être passés dans des lieux les plus perdus les uns des autres.

Kevin

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